Romain JULTIER pendant ses 24 années au service de la France, dont 20 années opérationnelles dans l'aéronautique navale, a servi au sein de prestigieuses flottilles et a embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle, fleuron de la Marine Nationale. Fort de l’expérience et des expertises acquises pendant ses années de services, il a terminé sa carrière en tant qu'instructeur sur le Rafale Marine de Dassault Aviation.
Durant son engagement, il a créé et développé plusieurs innovations, notamment des protections thermiques pour aéronefs qui équipent désormais tous les Rafales de la Marine Nationale, de l'Armée de l'Air et de l'Espace, ainsi que les hélicoptères de la Gendarmerie Nationale.
Actuellement des adaptations sont à l’études pour d’autres types d’aéronefs.
Cette innovation simple mais efficace rencontre un vrai succès et peut être adaptée à tous les types d'aéronefs, ainsi qu'à des véhicules terrestres et navals.
Romain JULTIER est également reconnu pour sa force de proposition et sa capacité à innover dans son domaine.
En 2015, Romain JULTIER embarque pour la mission Arromanches 1 en tant que chef de piste sur le porte-avions Charles de Gaulle.
Il était responsable de la mise en œuvre des aéronefs de la flottille sur le pont d’envoi.
Pendant toute la durée de la mission, il constate plusieurs fois des problèmes techniques récurrents dans le poste pilote, lors de la mise en route des Rafale Marine, qui ralentissent les phases de catapultages, alors que leur départ en vol opérationnel doit être immédiat.
Ces problèmes apparaissaient principalement lorsque les aéronefs étaient exposés longuement aux rayons du soleil sur le pont d’envol, phénomène amplifié lorsque le porte-avions se trouvait dans des zones géographiques chaudes : Mer Rouge, Océan Indien, Golfe Arabo-persique.
Ces annulations de vols au dernier moment ont un impact opérationnel fort ou nécessitent de prévoir des avions supplémentaires en spare, limitant d’autant la capacité de projection simultanée. Toutes ces pannes ont été constatées principalement sur le porte-avions mais également dans des bases aériennes des pays du golfe Arabo-Persique : Jordanie et Émirats Arabes Unis.
Auparavant, il existait une solution recommandée par le constructeur « Dassault » en couvrant le poste pilote avec une bâche extérieure. Cette solution proscrit l’accès au poste pilote et réduisait fortement la réactivité de mise en œuvre de l’aéronef.
De plus, cette bâche était difficile à installer en fonction des conditions météorologiques.
La surchauffe des équipements électroniques dans les aéronefs est un problème connu, en particulier dans les cockpits équipés d’écrans LCD ou de technologies similaires. Difficultés néfastes dus à l’effet loupe des rayons du soleil à travers les vitres des pares-brises et des verrières.
Un exemple concret : la surface du pare-brise et de la verrière du Rafale génère un effet de serre au moindre rayon de soleil, faisant dangereusement monter la température dans le poste pilote, parfois au-delà de 100°C. Ces répercussions provoquent des problèmes techniques sur l'avionique des aéronefs.
C’est sur la base d’une tente à ouverture rapide que Romain JULTIER a eu l’ingénieuse idée de concevoir un dispositif de protection thermique.
Son projet consistait à adapter l’ossature flexible de la tente afin qu’elle épouse parfaitement la forme du pare-brise et de la verrière, puis en recouvrant cette ossature d’un tissu thermique aux propriétés isolantes.
Cette solution ergonomique ingénieuse et peu coûteuse offre une solution efficace pour préserver les équipements électroniques des avions tout en garantissant le confort de l'équipage et un accès protégé contrairement aux bâches extérieures. Afin de parfaire la forme du prototype, de vérifier l’efficacité du dispositif en mesurant et comparant les températures atteintes dans le poste de pilotage et en produisant les plans industriels du dispositif, le bureau AéroL@b du CEPA 10S (Centre d’Expérimentation Pratique de l’Aéronautique navale) et en soutien de Romain JULTIER, a entamé plusieurs campagnes d’expérimentations.
Aujourd’hui ces dispositifs de protections thermiques ont été produits et livrés aux forces françaises. Ils équipent notamment les Rafale actuellement embarqués sur le porte-avions Charles de Gaulle. Il est à noter que pour les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace, il a été élaboré une version spécifiquement adaptée.